Musique pour l’installation Tutti de Zahra Poonawala. Pour orchestre de chambre. Durée indéterminée. Les éléments musicaux se combinent en fonction des déplacements des spectateurs.

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Music created for the installation Tutti by Zahra Poonawala. Chamber orchestra. Indefinite period. The musical elements are combined according to the movements of the spectators.

Installation interactive de Zahra Poonawala où les mouvements engendrent des modifications musicales, des apparitions ou disparitions de parties instrumentales. Les haut-parleurs, montés sur des moteurs, suivent les déplacements des visiteurs.

Cette œuvre tend à prolonger une réflexion engagée il y a plusieurs années, qui interroge les rapports sonores et visuels entre une partie et un tout, entre production et perception du son. Alors que les œuvres précédentes proposaient une présentation statique, celle-ci place pour la première fois le spectateur en position d’explorateur. Puisant dans le précédent des « acousmoniums » ou orchestres de haut-parleurs, l’œuvre vise à matérialiser un vécu plus dynamique de l’écoute en s’appuyant sur le mouvement. L’espace occupé par l’installation est donné, mais il peut être perçu selon des modalités variables. Il est d’abord marqué par un repère fixe, celui du mur de haut-parleurs qui en forme le fond, tant visuel que sonore. Ses personnages ont chacun un volume, un registre et un caractère différents. Devant cet arrière-plan se détachent des solistes, haut-parleurs isolés qui sont doués de mobilité, puisqu’ils réagissent aux mouvements du spectateur, lequel est incité à évoluer pour les faire réagir. Les différents plans sonores redoublent cette organisation spatiale. A partir d’un accord fondamental complexe qui constitue un socle, la réaction aux mouvements du spectateur détermine des changements d’intensité, lance des soli qui se détachent de la masse sonore. S’approcher, c’est écouter, c’est aussi susciter une réponse sonore différenciée. La musique enregistrée, née des propositions de Zahra Poonawala, a été écrite par Gaëtan Gromer pour un effectif de musique de chambre. Influencée par des œuvres comme celle de Giacinto Scelsi, elle se donne à entendre comme un accord complexe dans lequel le spectateur, tel un spéléologue, va diriger la lampe de son attention vers tel pupitre, telle partie de l’orchestre, voyageant à l’intérieur du son comme à travers l’espace circonscrit par l’installation. Le mouvement ne rompra pas la continuité, qu’elle soit visuelle ou sonore, mais modifiera les équilibres et les perspectives. Pour paraphraser Wagner: ici, le son se fait espace.
_Stéphane Valdenaire.

Crédits;
Installation sonore de Zahra Poonawala
Ecriture musicale: Gaëtan Gromer
Flûtes: Ayako Okubo
Clarinettes: Adam Starkie
Violon: Marie Osswald
Alto: Antoine Spindler
Violoncelle: Anne-Catherine Dupraz
Contrebasse: Elodie Peudepièce
Informatique musicale: Benoît Jester, Gaëtan Gromer
Informatique robotique: Antoine Rousseau
Informatique détection: David Lemaréchal
Construction: Jean-Marc Delannoy
En partenariat avec Métalu à Chahuter et Les Ensembles 2.2

Interactive installation by Zahra Poonawala where the movements generate musical modifications, appearances or disappearances of instrumental parts. The loudspeakers, mounted on motors, follow the movements of visitors.

This work tends to prolong an engaged reflection which questions the sound and visual relationships between production and perception of sound. While the previous works offered a static presentation, this places the viewer in the position of explorer. Drawing from “acousmoniums” or speaker orchestras, the work aims to materialize a more dynamic experience of listening by relying on movement. The space occupied by the installation is given, but it can be perceived in various ways. It is first marked by a fixed mark, that of the speaker wall which forms the background, both visual and audible. His characters each have a different volume, register and character. In front of this background stand out soloists, isolated speakers who are gifted with mobility, since they react to the movements of the spectator, who is encouraged to evolve to make them react. The different sound planes redouble this spatial organization. Starting from a complex fundamental chord which constitutes a base, the reaction to the spectator’s movements determines changes in intensity, launches solos which detach from the sound mass. To approach is to listen, it is also to elicit a differentiated sound response. The recorded music, born from Zahra Poonawala’s proposals, was written by Gaëtan Gromer for a chamber music group. Influenced by works like that of Giacinto Scelsi, it is heard as a complex chord in which the viewer, like a speleologist, will direct the lamp of his attention to such a desk, such part of the orchestra, traveling to the inside the sound as through the space circumscribed by the installation. The movement will not break continuity, whether visual or audible, but will modify the balances and perspectives. To paraphrase Wagner: here, sound becomes space.
_Stéphane Valdenaire.

Credits;
Sound installation by Zahra Poonawala
Musical writing: Gaëtan Gromer
Flutes: Ayako Okubo
Clarinets: Adam Starkie
Violin: Marie Osswald
Viola: Antoine Spindler
Cello: Anne-Catherine Dupraz
Double bass: Elodie Peudepièce
Musical computing: Benoît Jester, Gaëtan Gromer
Robotic computing: Antoine Rousseau
Detection IT: David Lemaréchal
Construction: Jean-Marc Delannoy
In partnership with Métalu à Chahuter and Les Ensembles 2.2

photos © Zahra Poonawala