Enapolis s’inspire des travaux du géonome François Terrasson. Dans les années 80 celui-ci cherchait à répondre à la question : « pourquoi l’homme technologique détruit-il la nature ? ». Ses recherches, appuyées par des dizaines d’expériences collectives, l’amenèrent à formuler une réponse simple et limpide à cette question : « parce qu’il a peur de la nature sauvage », une peur profonde et en grande partie inconsciente. L’homme se protège donc logiquement de sa peur en en détruisant la source. Dans Enapolis on peut littéralement mesurer le phénomène. Au sol, le carré de lumière met en relief une surface de béton. La musique (au casque) est construite à partir de sons de marteaux-piqueurs. A chaque impact sonore, l’équivalent de cette surface est artificialisée dans le monde.

Au coeur du dispositif, deux sculptures explorent une autre manière de se protéger de la nature. Elles sont inspirées des projets récents “d’immeubles mondes”, dans lesquels il serait possible de passer toute une vie, de la maternité à la morgue, sans jamais en sortir. Il s’agit donc de contrôler parfaitement l’environnement des habitants et d’envisager aujourd’hui une réponse possible à l’éventuelle catastrophe qui vient. Ironie de notre espèce, notre peur nous conduit à rendre la nature de plus en plus menaçante et nous pousse donc à accentuer notre impact et ses potentielles conséquences. Une boucle de rétroaction qui pourrait en engendrer d’autres…

 

Enapolis is inspired by the work of the geonomer François Terrasson. In the 1980s he sought to answer the question: « Why does technological man destroy nature?  » His research, supported by dozens of collective experiences, led him to formulate a simple answer: « because he is afraid of the wilderness », a deep and unconscious fear. Therefore, man protects himself from his fear by destroying its source. In Enapolis we can literally measure the phenomenon. On the ground, the square of light highlights a concrete surface. The music (with headphones) is constructed from the sounds of jackhammers. At each sound impact, the equivalent of this surface is artificialized around the world.

At the heart of the device, two sculptures explore another way of protecting oneself from nature. It is inspired by recent projects of worldly buildings, in which it would be possible to spend a lifetime, from maternity to the morgue, without ever leaving it. It is a question for the designers of perfectly controlling the environment of the inhabitants and of considering today a possible response to the possible catastrophe which comes. Ironically, our fear leads us to make nature more and more threatening and therefore pushes us to accentuate our impact and its potential consequences. A feedback loop that could spawn others…

 

directeur artistique / artistic director : Gaëtan Gromer

directeur technique / technical director : Benoit Jester

producteur délégué / executive producer : Les Ensembles 2.2

coproducteur / co-producer : L’Ososphère

avec le soutien de / with the support of : Région Grand Est, Centre National Cinématographique (DiCream), Shadok

photos © Marie Amadio